LA COULEUR DU SABLE FIN (suite et fin)
Nous étions dans l’oasis depuis une quinzaine de jours La fraîcheur ressentit grâce à la proximité de l’eau fuyant entre les rigoles arrosant les cultures nous apportait le repos. Le commerce des marchandises battait son plein, les échanges de matières contre argents ou troc affublés les chameaux de nouvelles charges. Cela sentait le départ proche car depuis quelques jours le guide de son regard d’aigle interrogeait la piste. Près du feu où se rassemblaient les hommes ayant terminés les divers préparatifs, je rejoignis Ahmed, je compris à son regard qu’il venait d’accepter par une poignée de main scellant l’accord les conditions pour rejoindre une caravane s’enfonçant plus profondément dans l’étendue. Tout en partageant le thé de l’adieu, il me remit le vêtement que je lui avais confié au départ, j’en fis de même et d’un geste commun nous les offrîmes à la flamme, ce qui eut pour effet de briser la promesse. Une dernière fois Je le serrais très fort dans mes bras et quand l’appel du guide retentit sans me retourner afin de ne pas apercevoir le dos d’Ahmed je rejoignis mon animal. Je le libérais de son entrave puis, lui passant la corde autour du cou afin de le maintenir immobile, je vérifiais une dernière fois sa charge. Sur l’un des colis un sachet s’y trouvait fixé. Je m’en saisis et l’esprit curieux je l’ouvris. Depuis, en ma compagnie, tel un trophée. La tresse couleur de sable fin volant dans le vent, suivait la piste dans laquelle la marque de mon pas imprégnait ce sable fin, rarement caressé par la pluie. (Francis 29 août 2006)