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Papotage briard : City blog de Coulommiers
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20 décembre 2009

NOËL : Le stylo de la nuit de Noël

Bob ce matin là tout en sirotant son café, vérifiait à l’écran les marchés financiers. L’inquiétude le gagnait. Il avait joué à la hausse et la courbe s’évertuait à s’éloigner vers le bas, le très bas toujours plus bas. Cela donnait à son café un goût amer très accentué. Ce soir, à la limite demain, sa start-up serait complètement anéantie et la prison lui permettrait de passer quelques années au chaud. Si seulement dans la journée ou à la limite en fin de soirée un père noël pouvait descendre par la cheminée et venir inverser la courbe inquiétante, Bob lui en serait reconnaissant. Pourtant même sans l’action du père noël, Bob, lui, en était certain. Cette fichue courbe se redresserait et les valeurs sur lesquelles il avait misé repartiraient à la hausse. Seulement voilà ! Tout dépendait du marché et de cette foutue dégringolade qui n’en finissait pas.

Bob était considéré par la profession comme l’un des meilleurs trader si ce n’est le meilleur et jusqu’à ce jour l’étoile « gagnante » ne lui avait jamais fait défaut. Pourtant, aujourd’hui à quelques heures de la fermeture de Wall Streek, si un miracle n’intervenait pas sur les bourses de Frankfort, Tokyo ou Paris, il ne pourrait qu’annoncer à ses clients sa faillite et de ce fait la perte de la totalité de leurs placements broyés et engloutis dans la masse monétaire, comme cadeau de Noël.

Bob se tourna vers un écran secondaire, en quelques clics il vérifia le dépôt confié par l’un du plus grand groupe financier européen. Jusque là tout allait bien. Les "apprentis" comme il les nommait n’avaient encore saisi l’urgence et le risque suicidaire de se maintenir sur ce marché. Actuellement la perte n’entamant pas la réserve sécurité du groupe, personne n’avait fait fonctionner le clignotant  « danger » afin de rapatrier les fonds. Cela ne durerait pas, car à moins d’un incompétent surveillant les marchés, d’ici à quelques heures, si la demande de rapatrier les fonds ne se faisait pas, les avoirs placés entraîneraient une faillite retentissante. Bob conserva ouvert le compte afin de vérifier à partir de quand, le secteur réagirait car pour lui le plus tard serait le mieux. Il se libéra d’une cargaison de pétroles encore à la hausse plus quelques produits financiers n’ayant pas trouvé preneur tant que le marché jouait au yoyo et racheta le tout pour maintenir les cours afin de les revendre dans la soirée si le marché se redressait.

Très souvent Bob connaissait l’amertume du café quand le marché lui faisait ce genre de tour capricieux, pourtant jusqu’à ce jour ses pronostiques s’étaient vérifiés vainqueurs. Alors s’interrogeait-il pourquoi le sort aujourd’hui lui était-il contraire. Pourquoi en cette veille de Noël allait-il devoir s’avouer vaincu par le marché. Cela le mit en colère car il était un gagnant et « lui » avait toujours gagné. Ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait en situation délicate si ce n’est difficile après avoir engagé gros. Sauf qu’aujourd’hui cela dépassait l’entendement et tous ses calculs de probabilités, car la courbe fléchissait de minute en minute.

Déjà les vautours se précipitaient lui faisant des propositions de rachat à bas prix et en masse de ses actions périmés afin d’acculer à la faillite les donneurs d’ordre qu’ils relanceraient par la suite à un taux d’usure. Bob leur fit une fin de non recevoir tout en se saisissant de sa tasse qu’il n’eut pas le temps de porter à ses lèvres car son portable sonna. D’un geste nerveux il vérifia de qui venait l’appel et autorisant la communication, il écouta son associé paniquer à l’autre bout du fil. @suivre ...

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