Mon conte de Noël
LE PETIT RAMONEUR
Si dans les temps anciens il y avait quelqu’un d’heureux de travailler la veille de Noël, c’était Yvon le petit ramoneur. Depuis le début de la semaine, sur son passage, chaque porte s’ouvrait et il entendait :
v Bonjour Yvon ! Tu n’oublies pas de venir ramoner ma cheminée la veille de Noël !!
v Non non répondait-il ! Pas de problème ta cheminée sera propre pour la nuit de Noël.
v D’accord le feu sera éteint, tu travailleras sans problème. Le père Noël pourra descendre par le conduit déposer les cadeaux pour les enfants.
La période de Noël apportait la richesse au petit ramoneur, car chacun lui donnait une pièce d’or dès qu’ils entendaient sa jeune voix chanter tout en haut du toit de la maison. C’est pourquoi en ce jour, même s’il savait que cela aussi faisait partie de la tradition, il confirmait sa venue. Personne ne voulait voir le père Noël sortir de sa cheminée son bel habit rouge, ses cheveux et sa barbe blanche noire de suie. Chaque habitant au grand jamais n’accepterait qu’un homme noir comme le diable ne sorte de son toit. De nombreuses légendes relataient des feux inexpliqués les lendemains de Noël, chacun savait qu’un sort maléfique dû à un mauvais entretien de la cheminée… n’y serait pas pour rien.
Yvon pouvait traverser fier comme un roi le village, sa journée était assurée. Sa tournée terminée, il rentra chez lui afin de préparer son matériel, il s’agissait de ne rien oublier car si la malédiction tombait par sa faute sur une famille, il serait considéré comme celui lançant le sort mauvais du sorcier. Il rassembla donc soigneusement ses outils et le matin du 24, frais et dispo après un petit déjeuner copieux, il partit vers la première maison. Durant cette journée précédant Noël, aucune fumée ne sortirait des cheminées du village, permettant ainsi au petit ramoneur de travailler et au père Noël d’apporter au pied de l’arbre, la joie de cette nuit magnifique. Puis, pendant que les enfants heureux ouvriraient les cadeaux, les parents allumeraient la bûche de Noël afin que de sa planète, le père Noël puisse voir les fumées de remerciements partout où il était passé.
Yvon travaillait dur à gratter la paroi, composant l’intérieur du conduit. A l’aide de ses pieds calés dans les encoches prévues à cet effet par les anciens, ayant, avant lui préparé la nuit du père Noël ; Il grimpait peu à peu. Une bâche épaisse obstruant le devant de la cheminée empêchait la maison d’être noircie par les particules tombant sur le sol mais en même temps asphyxiait le petit ramoneur. Pourtant malgré la chaleur, la fatigue, son visage ruisselant de sueur où la suie s’y collait. Le petit ramoneur arriva à l’embouchure où aspirant d’un grand coup l’air frais salvateur… il entonna le chant du ramoneur. La coutume voulait qu’une fois le travail terminé, le propriétaire en voyant apparaître le visage noircit, entendit le chant du petit ramoneur. Dans le cas contraire il ne lui donnait pas sa pièce d’or en récompense. De maison en maison, disons plutôt de cheminée en cheminée, la bourse du petit ramoneur se remplissait. Il aimait entendre la pièce résonner en rejoignant celle s’y trouvant déjà. (@suivre)