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Papotage briard : City blog de Coulommiers
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3 mai 2008

Mai 1968 : Des grévistes à l'écurie

Dans le nord de la France au cours des années soixante, outre le textile la région possédait de nombreuses brasseries. Dans Lille circulaient les livreurs de bière dont la voiture tirée par des chevaux apportait toujours un plaisir de les voir arriver identique à leurs frères "de labour" s'arrêter en bordure de trottoir. Les enfants leur parlaient et s'amusaient de les voir dévorer leur sac d'avoine pendant la livraison.

Ce spectacle durera jusqu'au début des années soixante dix ou les camions remplaceront ces célèbres travailleurs à quatre pattes. Peu à peu sans faire de bruit dans l'indifférence générale de la société rock'n'roll des cheveux longs et de la beatlesmania, ils ont disparu. Une époque bizarre ou l'animal disparaît du monde industriel et la jeunesse rêve de retour à la terre et de vie communautaire.

Entre la fin des années soixante et la moitié soixante dix, s'est déroulé ce que certains appelaient une révolution "il fallait changer la société". D'autres plus terre à terre désiraient de meilleures conditions de vie par une augmentation salariale. Si bien que peu à peu la grève a envahie le pays et cette ville lilloise et ces travailleurs sans syndicats de ce fait se sont retrouvés à l'écurie. ils ne comprenaient pas les quatre pattes  pourquoi ils ne sortaient plus le matin. Les deux pattes ayant d'autres projets à réaliser oubliaient leurs existences. Pourtant un matin leur responsable est venu nous trouver afin de nous signaler le problème.

Les chevaux devaient sortir  afin d'éviter les maladies dont le risque été l'ankylose de leurs pattes.

La question s'est donc posée : fallait-il ne pas s'en occuper pour faire céder le patron ou au contraire considérer les chevaux comme faisant parti du monde productif et ne pas les prendre comme otages à l'image des cadres enfermés dans l'usine.

Bien entendu une journée fut nécessaire à notre syndicat nouvellement créé pour prendre sa décision officialisée par un vote : les chevaux sous la responsabilité des grévistes pouvaient sortir de l'établissement et effectuer une marche dans le quartier entourant la brasserie.

Si bien, qu'à l'étonnement des passants, un défilé de chevaux tenu à l'encolure par des grévistes, ont pu effectuer comme les coureurs de Paris Roubaix. Une sortie sur les pavés recouvrant les rues de cette époque. Ce fut d'un commun accord que le cheval sortait sans ressentir dans son dos le poids de la voiture et qu'un gréviste marchait à son coté .

La révolution soixante-huitarde a dès fois révélée des surprises …   

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Commentaires
C
Bien jolie histoire et bravo pour les chevaux et l'homme.<br /> Lors de mes 14 ans nous avions toujours le maréchal ferrand, dans les villages et des anneaux aux murs.<br /> Bises<br /> Cocodevilleparisis
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