Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Papotage briard : City blog de Coulommiers
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 184 022
30 août 2006

atelier d'écriture 2005

La surprise

Par Francis Dechy, Sophie Leblanc,

Il arriva chez nous un dimanche, il pleuvait fort sur tout le pays et la nuit tombait. Cela faisait très longtemps qu’il n’était pas venu. Il avait beaucoup changé, plus de douceur dans les yeux peut-être. Il m’embrassa tendrement et me tendit un gros paquet entouré d’un ruban rouge, que je m’empressais d’ouvrir. A l’intérieur l’ours en peluche avait un regard si expressif. Je l’avais sorti pour l’admirer et le câliner que je ne pu le remettre dans sa somptueuse boite. Je remerciais mon oncle et je le tendis à ma cousine en riant pour lui faire admirer.

Celle-ci essayait de le tenir dans ses bras mais c’était impossible. Il était bien trop gros, elle risquait de le faire tomber, je lui repris et le remis dans sa boite.

Il se faisait tard et l’on m’envoya me coucher, avec un sentiment de tristesse, car je sentais arriver la fin d’un temps heureux, avec le départ de mon oncle et de Mathilde. Je l’imaginais enveloppant sa fille « ma cousine » dans son manteau et partant avec elle vers de nouvelles aventures ; pendant que je m’endormais en serrant le nounours dans mes bras une larme coulant sur ma joue.

***

Ici le temps se *conte*

Par Francis Dechy

Ici le temps se compte mais il ne se compte pas en temps. Il se conte comme une histoire de Belle au bois dormant.

Je m’y suis promené, en curieux longeant les allées, recherchant des souvenirs. Peu à peu, mes pas me guidèrent vers ce lieu de repos de calme un peu retiré. Ce petit coin solitude, ce carré fermé où pour mon plaisir je m’y retrouvais seul. Pourtant combien je goûtais aux bruits… bruits des enfants jouant au foot sur le parking d’à coté… bruits des conversations des visiteurs que vous étiez… chants d’oiseaux… peut-être… qui sait… agressifs à notre présence ?...

Je venais d’y découvrir ma place pendant quelques temps, me faire oublier et profiter de ce moment merveilleux qui m’était offert afin d’y écrire à mon aise.

J’imaginais ce jardin extraordinaire décrit par Charles Trenet. Ce poète était-il lui aussi dans ce moment de silence, de rêverie ?... Qu’apercevaient ses yeux dans cet instant de création ?... Jamais je ne le saurai et pourtant dans ce carré de la tendresse des amoureux, j’ai le sentiment d’avoir vécu !… Vécu ce qu’il avait du vivre en se mettant au piano pour nous le faire découvrir ce jardin de son imagination extraordinaire. Oui il est mort le poète nous disait cet autre poète aujourd’hui lui aussi disparut. Il se nommait Gilbert Becaud, durant son existence, Lui courait après le ballon rouge.

Mais si les poètes ne sont plus… combien ce coin jardin me ramenait à leur souvenir. Je n’ai pu m’empêcher d’y découvrir ma grotte secrète où je me cache au regard de tous. C’est mon endroit secret… Nul ne le connaît et dans l’avenir, je ne sais si je le reverrais. Qu’importe, comme un chat plus ou moins sauvage, pendant quelques instants, il m’appartenait et j’étais heureux…

Publicité
Commentaires
E
Oui, je suis d'accord : ces textes me laissent une impression de nostalgie ! un petit coin bien à soi, caché du monde entier ! un petit coin au bord de la rivière ? une masure abandonnée ? qu'importe le lieu ! il n'y a qu'un endroit, un seul, où on se sent bien.<br /> Nostalgie du temps passé ? d'une enfance si lointaine et pourtant si proche ? <br /> Tout cela me laisse pensive, je dirais même admirative !<br /> Ayons chacun son petit jardin secret où il fait bon d'y revenir de temps à autre.<br /> Merci pour ces textes, ils sont beaux et si purs !<br /> gros bisous pour toi mon cher Fr@n6 !!!!!
F
Ce texte me laisse sans voix, il est merveilleux et combien pour un atelier d'écriture il aurait été riche d'enseignement. Merci @twa pour ce joli cadeau.
M
Et ce fut à cet âge... La poésie<br /> vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où<br /> elle surgit, de l'hiver ou du fleuve.<br /> Je ne sais ni comment ni quand,<br /> non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas<br /> des mots, ni le silence:<br /> d'une rue elle me hélait,<br /> des branches de la nuit,<br /> soudain parmi les autres,<br /> parmi des feux violents<br /> ou dans le retour solitaire,<br /> sans visage elle était là<br /> et me touchait.<br /> <br /> <br /> Je ne savais que dire, ma bouche<br /> ne savait pas<br /> nommer,<br /> mes yeux étaient aveugles,<br /> et quelque chose cognait dans mon âme,<br /> fièvre ou ailes perdues,<br /> je me formai seul peu à peu,<br /> déchiffrant<br /> cette brûlure,<br /> et j'écrivis la première ligne confuse,<br /> confuse, sans corps, pure<br /> ânerie,<br /> pur savoir<br /> de celui-là qui ne sait rien,<br /> et je vis tout à coup<br /> le ciel<br /> égrené<br /> et ouvert,<br /> des planètes,<br /> des plantations vibrantes,<br /> l'ombre perforée,<br /> criblée<br /> de flèches, de feu et de fleurs,<br /> la nuit qui roule et qui écrase, l'univers.<br /> <br /> <br /> Et moi, infime créature,<br /> grisé par le grand vide<br /> constellé,<br /> à l'instar, à l'image<br /> du mystère,<br /> je me sentis pure partie<br /> de l'abîme,<br /> je roulai avec les étoiles,<br /> mon coeur se dénoua dans le vent.<br /> <br /> <br /> (Mémorial de l'île Noire, 1964)
F
Bon après midi en retour et merci pour ton comm<br /> <br /> Sans l'âme du jardinier et des poètes que serait le jardin, sachons aussi lui donner un espace de liberté et laissons à la nature le soin dans de petits endroits de le façonner à sa guise. sympathie Marie de Mazan
@
C'est très beau ces texte et chacun s'y reconnait un peu, la nostalgie nous gagne au fil des lignes.<br /> <br /> Merci<br /> <br /> Bon après midi<br /> @lain
Publicité