Mouroux et la sauvegarde de son patrimoine
TEXTE DE LA DICTEE « Mes écoles » Edouard BLED édition Flamarion
J’appris à lire aux tout petits selon la vieille méthode syllabique que je m’employai à améliorer. Pour chaque élève, j’avais constitué un jeu de lettres écrites en grand sur des cartons.
Les enfants devaient reconstituer des sons, puis des mots que je leurs indiquais et parfois ceux de leur choix. Il m’arrivait de faire appel à la méthode phonomimique où, à chaque son, correspond un geste. Je les intéressais en les amusant. Ils écrivaient sur l’ardoise, leurs cahiers et le grand tableau, ce qui leur plaisait, ils pouvaient à côté des sons ou des mots faire un petit dessin.
En janvier, tout ce petit monde savait lire. Ma méthode ne devait pas être mauvaise puisque l’inspecteur me dit que j’étais en avance de deux mois.
Ces petits apprenaient à compter avec des bûchettes, des bouts d’allumettes, des boutons, des cailloux. Quand ils étudient un nombre, ils le décomposaient en ses éléments. J’avais abandonné les vieilles tables d’addition qui ne me paraissaient pas logiques. Tous les élèves, même les plus grands, apprirent à décomposer les dix-huit premiers nombres. Je leur avais copié ces nouvelles tables sur un carton.
Etant bien comprises et bien sues, elles permettaient de sauter les dizaines sans effort.
Pour l’orthographe, je m’étais limité d’abord à l’étude des mots simples, puis j’introduisais une difficulté que j’avais fait reconnaitre. J’unissais dans un petit texte, les acquisitions de conjugaison, de grammaire, de vocabulaire. C’est à Mouroux que j’ai pris conscience que l’orthographe devait s’enseigner par des exercices appropriés. Je fis donc de véritables leçons d’orthographe.